DescriptionAu gré de l’évolution des rapports entre les personnages principaux,
La revanche du Temple contient pas moins de quatre scènes d’amour, aussi tenais-je à vous présenter la première d’entre elles impliquant ici Michael et Lisa ; ce n’est pas forcément la meilleure de la série, en somme, mais j’espère qu’elle vous plaira.
Si vous le désirez, vous pouvez poster un petit commentaire à la suite de ce fil de discussion.
Bonne lecture !
Assis en tailleur, Michael et Lisa avaient pris place au centre de la baignoire, se faisant face l’un l’autre, depuis déjà cinq minutes. Sans autre bruit pour troubler la quiétude des lieux que leurs soupirs et les clapotis de l’eau dès lors que l’un d’eux bougeait, les deux amants s’embrassaient, échangeaient de brefs coups d’œil complices à intervalle régulier et recommençaient. Légèrement penchée en avant, les bras enroulés autour du cou de son partenaire, la jeune femme avait dénoué ses longs cheveux dont certaines mèches, mouillées et plus foncées, adhéraient par intermittence à sa poitrine ou reposaient sur ses larges épaules. Bientôt, le jeune homme se dégagea, fixant Lisa tout en esquissant un large sourire, puis, basculant et remontant les genoux, fit passer ses jambes de chaque côté des hanches de la jeune femme, l’invitant du regard à faire de même afin que les deux partenaires puissent être au plus près l’un de l’autre.
Lisa s’approcha davantage puis l’embrassa à nouveau.
- Qu’est-ce que tu as en tête, Sven ? lui murmura-t-elle.
Le jeune homme fronça les sourcils, surpris.
- Sven ? s’étonna ce dernier.
A vrai dire, personne ne l’avait plus appelé ainsi depuis de nombreuses années, à tel point qu’il lui était difficile de s’en souvenir avec précision. Sans doute la belle Lisa avait-elle une excellente mémoire, mais son partenaire ignorait, pour le moment, du moins, si cette dernière l’avait appelé ainsi pour plaisanter ou dans le but, au contraire, d’en faire une habitude.
Toujours est-il que Lisa desserrait lentement son étreinte.
- Ca te gêne, peut-être ? demanda-t-elle.
Posant ses mains sur chacun des genoux de son amant, la jeune femme le fixait de ses yeux bleus comme si elle espérait une réponse rapide. Malgré les doutes de cette dernière, son partenaire n’était nullement gêné, bien au contraire.
Cela faisait si longtemps qu’il n’avait entendu ce prénom.
- Non, répondit-il enfin. Ne t’inquiète pas.
Lisa sourit à Sven, définitivement rassurée.
- C’est bien [et d’ajouter], mais tu ne m’as pas répondu.
Le père de Sven avait toujours mené ses affaires comme un joueur d’échecs mène sa partie, c’est-à-dire en réfléchissant avec trois coups d’avance sur son adversaire, aussi avait-il décidé de donner deux prénoms à l’enfant qui, dès sa naissance, était appelé à lui succéder. Le premier prénom était celui d’un Danois, le roi Sven Ier Tveskäss, qui, en 1013, s’empara de l’Angleterre avant, l’an suivant, de trépasser, léguant à son fils, Knud Ier le Grand, des territoires regroupant le Danemark, l’Angleterre et une partie de la Scandinavie, empire qu’il dirigea avec une grande intelligence puisque, respectueux des lois anglo-saxonnes, il favorisa ainsi la fusion des Danois et des autochtones anglo-saxons, apportant ainsi à ces derniers le substrat biologique qui leur manquait pour dominer le monde, ce qu’ils firent jusqu’à la Première Guerre mondiale. C’était l’un des nombreux présents offerts aux hommes par le sang viking.
Le jeune homme connaissait ce récit par cœur.
- L’action prime sur les discours, fit alors ce dernier.
Son second prénom, usuel, celui-là, était Michael, choisi par le père de famille parce qu’il sonnait plus anglo-saxon tout en évoquant, par son radical sémite, le judéo-christianisme, idéal pour faire des affaires. Bien sûr, dans l’intimité, les parents de l’enfant l’appelaient Sven, trop fiers qu’ils étaient de leurs racines européennes et païennes pour qu’il en aille autrement. Nous vivons tous en Amérique, disait la chanson, mais dès lors que c’était dans le but de faire rendre gorge au Temple, il n’était pas honteux d’en épouser temporairement les voies et méthodes. Ainsi raisonnaient, en leur temps, les parents du jeune homme.
Lisa le remercia enfin, à sa manière, l’invitant à agir.
- Alors… place aux actes ! s’exclama-t-elle en riant.
Les deux amants s’embrassèrent à nouveau, les mains de la jeune femme caressant le visage de Michael, tandis que ce dernier posait les siennes sous la poitrine de sa partenaire, remontant lentement, enserrant ses seins tout en exerçant, par ses pouces, une pression croissante sur leur extrémité dressée. En vérité, il était difficile à Lisa de rester concentrée sur le baiser qu’ils échangeaient alors, en même temps qu’elle sentait les tendres étreintes du jeune homme qui, se fiant à son instinct, avait su où et comment la toucher pour lui procurer quelque sensation agréable. Michael, de son point de vue, prenait un certain plaisir à examiner de la sorte cette superbe poitrine à propos de laquelle il entretenait de nombreux fantasmes depuis si longtemps, cependant qu’il aurait préféré, pour les mêmes raisons, que Lisa arrête de l’embrasser. Aussi, sans mot dire, le couple reprit-il bientôt son souffle.
Tous deux restèrent un court moment immobiles.
A cet instant précis, Michael aurait pu la dévorer crue, mordant dans ses chairs rosées pour sublimer de cette manière la passion qu’il éprouvait pour ce corps parfait et le désir que la jeune femme faisait naître en lui, presque malgré elle, nue ou chaudement vêtue, présente ou absente, en fait ou en pensées. Rarement une femme avait eu autant d’emprise sur le jeune homme, ce qui n’était pas pour lui déplaire car cette nuit avait prouvé combien, sur bien des plans, ils étaient pour ainsi dire au diapason. En matière de préliminaires, par exemple, où leurs aspirations personnelles se répondaient les unes les autres comme si chacun de ces corps avait été conçu dans le but exclusif de s’unir charnellement l’un avec l’autre.
Leur entente était en tout point parfaite.
Et si, comme il aimait à le penser, chaque attention un peu appuyée, chaque préliminaire dont l’un gratifiait l’autre, sans attendre quoi que ce soit en retour, formait l’un des doux mots d’une phrase dont l’extase figurait le point d’exclamation, Michael s’enorgueillissait d’en avoir co-écrit quatre depuis que minuit avait sonné. Lisa, quant à elle, n’en demandait pas tant, mais ne se serait plainte pour rien au monde. Profitant d’un court répit offert par son amant, elle se pencha en avant pour se relever et asseoir ses fesses entre ses jambes récemment épilées, position qui lui donnait une tête de plus que Michael et plaçait sa poitrine à hauteur du visage de ce dernier.
Les yeux clos, basculant sa tête en arrière tandis que son partenaire inclinait la sienne en avant, Lisa savourait pleinement l’instant, se délectant du plus infime coup de langue que donnait le jeune homme, parcourant ses seins avec soin jusqu’à ce que ses papilles en gardent le goût frais et sucré et que son nez en imprime l’odeur au point qu’il puisse se la remémorer plus tard, à volonté, quand ce joli corps lui manquerait. Michael appréciait particulièrement sentir le téton, pincé entre ses lèvres, durcir lentement tandis que sa langue le titillait, et, à en juger par les soupirs de son amie, il ne s’y prenait pas si mal. Aussi, le jeune homme exerçait-il parfois une succion sur l’extrémité d’un sein puis de l’autre, afin d’accentuer la sensation de plaisir, ouvrant grand la bouche comme s’il voulait les avaler l’un à la suite de l’autre. A vrai dire, cette poitrine voluptueuse et tendre à la fois était pour lui une source inépuisable d’inspiration dont il n’imaginait pas se lasser un jour.
Puis la jeune femme se redressa, désormais appuyée sur les genoux, cependant que son bassin et ses cuisses ruisselantes émergeaient soudainement de l’eau et qu’un nuage de mousse descendait le long de son abdomen, découvrant un nombril en forme de fente ainsi que Michael les affectionnait depuis toujours, sans doute à cause de leur physionomie à la fois si esthétique et pour le moins évocatrice. Echangeant de brefs coups d’œil complices, les deux amants semblaient attendre que l’un ou l’autre prenne quelque initiative plus audacieuse. A ce jeu-là, la belle Lisa n’avait rien à envier à son partenaire, aussi fit-elle mine de le repousser, posant fermement ses mains sur chacune des épaules de ce dernier, comme pour l’obliger à incliner le reste de son corps vers l’arrière. Dépliant ses jambes à son tour, Michael s’exécuta, sans un mot, et, prenant appui sur ses coudes tandis que sa tête reposait à l’extrémité de la baignoire, il laissa son amie glisser dans sa direction, multipliant les éclaboussures, le regard perçant comme un glaive, avancer encore avec quelque lenteur calculée, puis, tandis qu’il sentait la poitrine de Lisa effleurer son torse dépourvu de la moindre toison, s’abandonna au baiser mortel de la jeune femme.
Les mains de son amante plongeaient dans une quinzaine de centimètres d’eau et, fermant les yeux, Michael entendait l’eau s’écouler depuis le dos de celle-ci, emprunter le tracé de sa colonne vertébrale, descendre au creux de ses reins puis remplir les deux petites cavités sacrées qui ornaient le bas de son échine avant de rouler sur la portion, tantôt d’une fesse, tantôt d’une cuisse, et mourir en nombreux clapotis dont certains étaient presque imperceptibles. Quand il fixa à nouveau sa partenaire qui enfonçait de plus belle une langue agile dans sa bouche, le jeune homme s’aperçut que la belle Lisa gardait les yeux grands ouverts, comme pour s’abreuver du plaisir qu’elle lui donnait. C’est alors que celle-ci s’interrompit brusquement, humecta ses lèvres puis fondit littéralement sur son amant, saisissant l’épiderme du torse de celui-ci entre ses dents fines et coupantes, descendit lentement, remplissant au passage son nombril de salive, dévalant plus bas encore, arrachant un cri au jeune homme, puis un long, lent et langoureux soupir.
La morsure empourpra son visage et fit révulser ses yeux.
De façon assez coquasse, la croupe de la jeune femme semblait poindre, rebondie, alors même que ses cheveux châtain clair trempaient dans l’eau par mèches entières, formant à la surface, entre deux nuages de mousse, ce qui ressemblait aux extrémités filandreuses d’une méduse. Rouvrant les yeux tandis que sa partenaire s’activait de plus belle, Michael s’aperçut que le dos de Lisa était à peine moins hâlé que le reste de sa peau. Posant instinctivement ses mains sur le sommet du crâne de la jeune femme, caressant sa chevelure, il frôla sa nuque de ses doigts délicats, la faisant sursauter, une fraction de seconde, sans que le rythme imprimé par la délicieuse étreinte n’en pâtisse.
Michael était aux anges, ici et ailleurs à la fois.
Lorsque la jeune femme desserra enfin ses mâchoires, son partenaire fut immédiatement écartelé entre la frustration et un sentiment paradoxal de soulagement, et, cependant qu’elle le fixait de nouveau, Michael ne put s’empêcher de la désirer davantage, essayant tant bien que mal de tempérer ses propres ardeurs, ce qui, dans ce cas précis, s’avérait intenable. Mais la jeune femme n’en avait pas fini avec lui, l’invitant du regard à approcher dans sa direction tout en reculant légèrement. C’est alors que Michael la saisit par le bras, esquissant un large sourire, la poussa jusqu’à ce qu’elle plie sous son propre poids, culbutant presque, cependant que ses fesses frappaient l’eau dans un grand éclat de rire partagé. Avançant sur les genoux, le jeune homme laissa un court laps de temps à sa partenaire pour s’installer confortablement, adossée à cette extrémité de la baignoire, écartant ostensiblement les cuisses, s’allongea sur elle, une main sur sa nuque et l’autre s’affairant à faire en sorte que leurs deux corps soient alignés au mieux.
Puis le jeune homme la couvrit, sans ménagement.
Dans l’action, ce dernier avait sans doute fait une fausse manœuvre car le niveau de l’eau baissait désormais, aussi le bassin de Lisa se trouvait-il à nouveau émergé. La position était presque inconfortable. Pour gagner en stabilité, cependant, Michael avait passé ses bras sous les genoux de sa partenaire, relevant ses jambes qu’elle avait désormais enroulées autour du cou de son amant ragaillardi et audacieux comme jamais. Les mains du jeune homme appuyaient sur la paroi de la baignoire, poings ouverts, tandis que Lisa avait ses avants-bras dépliés en partie sur les rebords de cette dernière. Les deux amants profitèrent de concert de ces longues et précieuses minutes, échangeant, tour à tour, baisers passionnés et soupirs saccadés, regards langoureux et mots tendres ou de circonstance.
L’enlacement dura ainsi jusqu’au point d’orgue.
Leurs deux corps incandescents restèrent encore accolés plusieurs dizaines de secondes, jusqu’à ce que le jeune homme se retire et attrape un linge qui traînait non loin pour le donner à sa partenaire. Michael fut le premier à sortir de la baignoire, tendant rapidement une main amicale à Lisa, essoufflée, avant de l’embrasser à nouveau, par deux fois. La jeune femme, tout sourire, lui prit alors la main et tous deux quittèrent la pièce, lentement et dans le plus simple appareil.
Dans la chambre, le lit était sans dessus dessous.
- C’est moi qui ait fait ça ? interrogea le jeune homme.
Lisa rit de bon cœur, lui donnant un coup dans les côtes.
- Vantard ! s’exclama-t-elle soudain.